Par Jean-Pierre Piniès
Les « Archives du sensible » (ADS) mènent un travail de collecte de témoignages (écrits, oraux, audiovisuels), d’enquêtes approfondies afin d’appréhender les mémoires, usages, pratiques, mentalités, représentations, légendes et savoir-faire liés au territoire. Les résultats des recherches menées sont restitués sous la forme d’une politique éditoriale foisonnante (Carnets du Parc, Films documentaires, livres en co-édition).
Autour du thème culturel de recherche « Territoires réels, imaginaires, rêvés », des professionnels chevronnés participent à cette action. Un comité d'experts composé d'ethnologues, d'historiens, d’archivistes, de réalisateurs audio visuels, examine les projets en cours ou à venir, exerce le contrôle scientifique sur les résultats, émet des avis.
Depuis plusieurs années, les « Archives du Sensible » s’intéressent de près à la « constitution du savoir autochtone » à travers des « Passeurs de territoire » pour mieux comprendre comment un savoir naît de la pratique quotidienne d’un territoire et en quoi ces savoirs orignaux, singuliers sont porteurs d’avenir et de collectif.
Doctrine et usages
La mise en place du site internet consacré aux « Archives du Sensible » nous a conduit à une interrogation plus globale sur la nature des documents qui étaient censés entrer dans ce fond et sur les modalités de leur utilisation. Il est très vite apparu que la construction, claire et ludique, qui avait présidé à sa conception ne devait pas être mise en péril par la multiplication et la pléthore d’informations dans les rubriques qu’elle entendait cerner et mettre en valeur. L’accumulation faisait courir le risque du découragement pour nombre de consultants, avant tout amateurs et curieux, plus soucieux d’une approche hédoniste que de la lenteur patiente de la découverte érudite. Par ailleurs il semblait difficile de priver celui qui désirait aller plus loin dans l’investigation, de l’essentiel des matériaux qui avaient servi de support à la configuration finalement proposée. Cette ambiguïté potentielle et ce déchirement nous ont ainsi conduits à élargir la perspective, à ouvrir les coulisses en quelque sorte, en donnant accès à la documentation initiale. Pour éviter la confusion ou l’interrogation sur les usages possibles d’un tel thésaurus, intitulé « Les Chantiers de la mémoire », il nous a semblé bon d’éclairer plus précisément sa nature et ses modes d’utilisation.
1.L’ensemble des documents contenus dans cet espace est accessible à tous, sans impératif de statut à condition qu’il respecte les règles d’utilisation rappelées plus bas.
2.Le thésaurus comprendra les principaux documents ayant précédé une publication mais certains seront l’objet d’une configuration préalable destinée à les rendre pertinents. Dans le cas de films, par exemple, seront mis à disposition des « rushes » thématiques choisis par le réalisateur ; dans le cas d’entretien des passages d’ordre privé seront omis aussi bien, si nécessaire, que les silences, les passages convenus ou les messages brouillés.
Sans prétendre limiter leur nature il est possible d’indiquer que les entretiens, déjà évoqués, pourront y côtoyer les rapports ou certaines études qui, malgré leur intérêt, ne seront pas parvenues au titre de l’édition, des cartes postales, des photographies, des cartes de territoire, aussi bien que les divers supports iconographiques possibles.
La seule condition à leur intégration est qu’ils aient un lien direct avec des entrées évoquées dans la façade princeps du site, ceci pour mieux les distinguer des produits disponibles au Centre de Documentation du Parc.
3.Les auteurs ou les propriétaires de ces documents, sans rien perdre de leurs droits propres, délègueront au Parc de la Narbonnaise une autorisation d’usage à des fins outre que privées. Chaque utilisation de l’un ou l’autre de ces documents devra faire apparaître clairement l’origine du document utilisé, le Parc de la Narbonnaise, et le nom de leur auteur ou du collectionneur sauf volonté spéciale de ces derniers, l’abréviation, d.r. (droits réservés) faisant alors foi.
Champs
Ce corpus s’organise autour de trois thématiques recouvrant les domaines qui ont donné lieu aux investigations entreprises depuis dix ans, sans que cette structure ne soit définitivement close. La taxinomie proposée n’est donc pas une fin en soi, elle a pour but premier de faciliter le repérage, l’approfondissement ou la découverte, puis l’utilisation éventuelle des entrées recensées.
Chaque champ s’accompagne d’un index de mots-clés et il est suivi d’un dossier contenant les documents inhérents.
Champ 1 Activités humaines
Champ 2 Territoires
Champ 3 Approches méthodologiques
Instrument convivial « Les Chantiers de la Mémoire » entendent donc être le creuset, intellectuellement exigeant, où se donnent à lire à la fois une démarche et ses fruits, selon un point de vue anthropologique qui renouvelle souvent la vision attendue de la culture dans un Parc naturel régional.
