ANTEAS,
association de sauvegarde du patrimoine sous-marin
Les vestiges de la mer

Au départ il a suffi de quelques pierres éparses, que l’eau recouvre à peine, sur le rivage de La Nautique pour éveiller l’attention des plongeurs d’Anteas (Association Narbonnaise de Travaux et d’Etudes Archéologiques Subaquatiques), puis pour leur faire découvrir, plongée après plongée, les restes de l’appareil d’un quai romain avant d’en retracer l’évolution sous forme d’une grande maquette qui accueille maintenant les visiteurs de leur association. Ces découvertes, fruits en fait d’incessantes et minutieuses recherches, ils les ont multipliées depuis la création de leur groupe en 1987. Mêlés au départ à des confrères simplement amateurs de plongée sportive, regroupés ensuite avec d’autres archéologues ils ont su peu à peu gagner leur indépendance et la reconnaissance des autorités, administratives et scientifiques, la ville de Narbonne leur apportant un soutien matériel décisif.

Historiquement, comme souvent, l’aventure est liée au destin de personnalités, ici le couple formé par Jean-Marie Falguera et sa femme, qui vont trouver dans l’archéologie subaquatique la satisfaction d’une passion ancienne, remontant chez lui à l’enfance et à l’émerveillement des premiers tessons découverts après un charruage. Plus tard, après des années de prospection en Gascogne, liées au lieu de résidence, vinrent les récits fabuleux sur les ancres de pierre, « phéniciennes », que les plongeurs remontaient à foison du rocher de Vendres, et les premières fouilles sous-marines, dans des conditions souvent difficiles car les vestiges sont enfouis au plus profond de la vase et que les plongeurs, dont la condition physique, régulièrement contrôlée, doit être excellente, travaillent en général dans une obscurité quasi nocturne et dans des eaux souillées par les déchets. Mais remontés à la surface, lavés et triés, les restes embourbés deviennent trésors. Trésors sans grande valeur monétaire certes la plupart du temps, mais qui sont autant de clés indispensables à une bonne connaissance du passé. Et, chemin faisant, de trouvailles en trouvailles, les plongeurs, quelquefois autodidactes, deviennent les spécialistes de ces mondes oubliés, distinguant à la simple vue de débris l’origine et la forme des amphores, décrivant leur usage, datant avec certitude de minuscules tessons. Plus largement les sondages et les prospections d’Anteas  permettent de préciser notre connaissance des rivages du Narbonnais, du commerce et des activités maritimes qu’il connut dans l’Antiquité pré-romaine, mais ils apportent aussi de nombreuses indications géologiques, en particulier sur les diverses modifications du cours de l’Aude et de son embouchure. Par ailleurs les membres d’Anteas savent au mieux, dans leurs publications et surtout au cours de journées portes ouvertes ou d’expositions, montrer la richesse d’une discipline, réservée à un petit nombre vu les épreuves qu’elle demande de surmonter, ingrate dans la répétition de gestes parfois un peu aveugles, mais exemplaire dans la richesse de ses apports. 

Quelques rapports.

- Anse des Galères. Recherche de structure portuaire, période antique, 1992.

- Avenue de Lattre de Tassigny. Sauvetage, puits antiques, 1994.

- Anse de Montfort. Cargaison naufragée, 1995.

- Port La Nautique. Sauvetage et études de vestiges archéologiques, 1999.

 

CONTACT : ANTEAS Jean-Marie FALGUERA

1 chemin du Pech 11590 Cuxac d’Aude

francoise.falguera@wanadoo.fr

texte écrit par Jean-Pierre Piniès

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