A l’origine, au plus loin de l’enfance, revient le désir de transmettre, d’enseigner, d’apprendre pour apprendre aux autres qui, au fil du temps, essaiera de se concrétiser à travers des formations classiques au métier d’enseignant qui, aussi gratifiantes qu’elles soient, échoueront tant elles imposent des limites à la création personnelle. Vient ensuite, au hasard d’une représentation, la découverte et la fascination immédiate pour le théâtre, puis  la participation, pendant près de onze ans à l’aventure de la compagnie Avant Quart, pépinière de multiples vocations dans le monde du spectacle. Peu à peu le paysage natal de La Loue, en Franche Comté, la fraîcheur et l’odeur des sous bois, le miracle des fleurs s’estompent au profit de la minéralité des Corbières et du Narbonnais, tempérée par la mer.

Commence alors une autre aventure, avec la création de La Loue, compagnie personnelle à la troupe mouvante qui se construit au hasard des rencontres et de la nécessité des spectacles, avec d’autres artistes, comédiens ou danseurs, créant ainsi complicités et  amitiés profondes. Mais, en même temps aventure paradoxale où, en permanence, le succès et l’incertitude vont de pair. Les institutions reconnaissent la valeur de ses productions qu’elles soutiennent, directement en achetant des spectacles, indirectement en prêtant des salles. Comme la Scène Nationale, le Conseil Général aide certains spectacles, la Médiathèque de Narbonne accueille des soirées-contes, Bernadette Boucher donne des cours au Conservatoire ou à la section théâtre du lycée Lacroix, le Parc naturel régional l’engage pour des créations dans le festival des Identiterres… Mais cette intégration réussie a un prix, celui de l’aléatoire et de la recherche répétée des soutiens qui ne sont que ponctuels, d’un avenir mouvant et toujours incertain.

A bien y regarder diverses raisons permettent d’éclairer cette bonne marche des choses, depuis le rapport avec la langue, l’énergie de la jeunesse ou la passion sans limite pour le théâtre. Très tôt, dans un pays où l’occitan reste aussi bien la langue des troubadours que celle, pour nombre, des travaux et des jours, Bernadette Boucher a décidé de l’apprendre au point aujourd’hui de donner, à côté de représentations en français, des spectacles bilingues, nourris, les uns et les autres, de textes issus de l’écriture contemporaine. Cette fascination elle l’a aussi fait partager à certains de ses plus anciens élèves, devenus des adolescents, les Ad’òc capables à leur tour de jouer dans la langue d’oc. Théâtre d’une langue ancienne mais aussi et surtout théâtre de la jeunesse, depuis les créations pour les plus petits enfants qu’elle initie aux prémices du jeu jusqu’à l’enthousiasme des plus grands qu’elle entretient au long de ses cours ou de multiples spectacles, leur enseignant avec patience la maîtrise du corps puis celle de la voix avant la liberté des gestes, dans la quête, sans fin, de l’essence du théâtre.  

Quelques spectacles.

- Tit Julo et la baleine (également bilingue occitan/français : Lo Julon e la Balena), 1994.

- Petit indien qui n’avait plus de nom, 1997.

- Les chapeaux de Camomille, 2000.

- Thé à l’amante, 2006.

- Roues libres. Entre deux mers et trois montagnes (bilingue occitan/français), 2007.

CONTACTS :

38 rue Paul Louis Courier 11100 Narbonne

06 84 52 49 20 bernadette.boucher@orange.fr

LA COMPAGNIE LA LOUE

14 rue Anne Marie Ponrouch Petit,Lot Les Hauts d’Ouveillan

11590 OUVEILLAN

Téléphone : 04 68 32 93 97,

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texte écrit par Jean-Pierre Piniès