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Piet Moget,
peintre et collectionneur

Lumière, infranchissable orée où l’œil s’épuise en d’incessants combats. C’est autour d’elle, au travers de multiples variations et d’allées et venues que s’organisent, confondus, le parcours et l’œuvre de Piet Moget. Palette, en premier lieu, des gris et des bleus argentés des ciels de la mer du Nord de l’enfance, des orages et des tempêtes, mais aussi de la douceur tamisée et chaleureuse des meilleures saisons, avec, en fond, l’émerveillement pour la peinture dû au chevalet du grand-père. Piet, fasciné, sait, très tôt, qu’il peindra à son tour et son premier maître, émule de l’école de Barbizon, l’initie immédiatement aux mystères du plein air et des paysages. Commence alors une longue période de découvertes où s’élaborent ce qui deviendront des lignes force, la construction géométrique avec Mondrian et les  possibilités infinies de la lumière avec Sluijters. C’est aussi l’apprentissage de la technique et de tous les outils qui s’offrent au peintre, le va et vient entre le dessin, l’aquarelle, le fusain, la tentation permanente du paysage, les premières recherches personnelles sur la couleur.      

Dés le lendemain de la guerre le regard se confronte à d’autres horizons en d’incessantes déambulations qui amènent l’artiste en Suisse, en Italie et en France. En Catalogne puis en Languedoc il confirme ses choix et l’importance pour lui des impressionnistes, des constructions savantes d’un Pissaro à la dissolution lumineuse absolue d’un Monet. Interviennent alors deux rencontres décisives pour l’œuvre à venir : à La Haye, lors d’une exposition, il découvre « Méditerranée », un tableau de Geer van Velde et quelques mois plus tard, en Provence, envoûté, il comprend que l’eau, les quais et la mer vont désormais devenir son territoire et son royaume.

En 1952 il s’installe en France, au mas de la Grange Basse, à Port-La-Nouvelle. L’époque marque le début des rencontres et d’une longue amitié avec van Velde qu’il considère comme son « père spirituel », durant cette période aussi il réalise différents portraits de sa femme tous empreints de l’attachement nostalgique aux formes cézaniennes. Mais, peu à peu, au long d’hésitations, de retours, d’interrogations formelles, se met en place « l’espace élémentaire », dont toute la démarche à venir consistera à saisir l’être, fait de cette improbable rencontre entre l’horizon, l’eau du canal, les pierres de la digue et, au loin, la mer devinée. Jour après jour, au fil des années, la confrontation se poursuit dans le même lieu, scandée par de grandes joies, ponctuée de découragements, pour saisir les secrets de la lumière et l’opacité qu’elle offre, par ses ruses, à la limpidité du monde.    

La solitude de l’artiste, possédé par la répétition du geste, ne l’empêche pas, pionnier, de s’ouvrir au monde en offrant à tous, lors de multiples rencontres et expositions, de découvrir les visages de l’art contemporain avant de présenter le fruit de ses amitiés et de ses passions dans le cadre dépouillé d’anciens chais, au LAC (Lieu d’Art Contemporain) à Sigean.


CONTACT :

LAC Lieu d’Art Contemporain

Hameau du lac

11130 Sigean

04 68 48 83 62

http://www.lac.narbonne.com

texte écrit par Jean-Pierre Piniès


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