Elisabeth Rouch, marionnettiste
 Le théâtre Mosaïques, entre fils et ombres

A Peyriac, entre étangs et garrigues, le lieu, la maison vigneronne aux coins ombreux de treilles et aux parfums de cave ancienne, semble de toute éternité avoir accueilli les marionnettistes-magiciens du théâtre Mosaïque qui lui donnent une seconde vie. Cependant les déambulations furent nombreuses depuis la rue Mosaïque à Narbonne qui donna son nom à la troupe, en passant par les années Mailhac, mais, à bien y regarder, ce ne sont que frêles variations, à peine esquissées autour du « cœur du monde », dont l’épicentre fluctuerait de Port-la-Nouvelle aux étangs en passant par Sigean et surtout Bages. Village des mirages, des récits de l’enfance pour Elisabeth Rouch, petite fille bercée au gré des voyages familiaux autour du monde par ces lieux de légende traversés par des personnages extraordinaires et dont elle comprit en les découvrant, à vingt ans qu’ils seraient son véritable horizon.

Puis, après de brèves études de philosophie et les tentations de la peinture, intervient pour elle la rencontre avec Bernard Sallent - élève de Charles Dullin, diplômé des Beaux-Arts et de l’Ecole Supérieure d’Arts et Techniques du Spectacle, fondateur de la compagnie - et le début d'un apprentissage et d’une collaboration de quatorze ans, mêlant difficultés et déboires, grandes joies et réussites, prestations périlleuse devant un public découvrant un art souvent nouveau pour lui, avant la reconnaissance nationale et internationale à travers les festivals, aux USA, au Canada, en Italie, en Espagne… Succès fragile que pouvait toujours remettre en cause l’émergence de nouvelles compagnies, mais succès suffisant pour perpétuer, en comptant sur ses propres forces plus que sur des aides incertaines, une aventure ouverte à toutes les curiosités et toutes les recherches. En fait preuve de la variété du répertoire et des sources d’inspiration : spectacles traditionnels destinés aux enfants, opérette dans une maquette de théâtre à l’italienne avec des costumes d’époque, mais aussi recherches permanentes de formes nouvelles, interrogation sur le jeu et la mise en scène  avec Bis-Cuit, adaptation d’un conte de Grimm où les ustensiles de cuisine se transforment en marionnette, le jeu des ombres et les explorations plastiques de Fiero le Corbeau

Et, en permanence, la règle reste la découverte, l’adéquation à de nouveaux lieux, à de nouveaux publics, sans compter les échanges avec les autres troupes préférés au secret et à l’isolement : dès lors la compagnie Mosaïque joue dans les écoles, les salles de spectacle traditionnelles, mais aussi au Lieu d’Art Contemporain de Sigean. Aux recherches sur l’écriture du théâtre font écho pour elle les longs entretiens avec les gens du lieu afin de recueillir, à travers leurs récits, quelques figures de la mémoire identitaire, la participation  aux festivals les plus prestigieux, comme le long travail mené avec les enfants de l’école de Sigean, dans l’éblouissement inépuisable des paysages et des rencontres de la Narbonnaise.     


CONTACT :

Théâtre Mosaïques

rue des carriérettes

11440 Peyriac de Mer

04 68 42 00 15

theatre.mosaique@free.fr


texte écrit par Jean-Pierre Piniès

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